Hier, nous sommes partis à la rencontre d’une amie, Valérie Gouzien. Je me souviens l’avoir rencontré il y a trois ans maintenant. Je voulais faire un peu de woofing chez elle, dans sa mini-ferme…et au final j’ai fini par créer son site web pour l’aider à promouvoir son lieu unique et merveilleux : La Grande Mardelle. Situé au coeur du pays de la Baie du Mont Saint Michel, à Perrier-en-Beauficel, ce lieu ne laisse pas indifférent…et son hôte non plus.
Aujourd’hui nous vous partageons l’interview unique et passionnante de Valérie Gouzien. C’est une femme de caractère, folle des animaux, et elle est déterminée à créer et construire. Elle se définit jusqu’au boutiste. Nous y retournerons probablement dans quelques mois réaliser un mini-reportage vidéo.
Bonjour Valérie, peux tu nous parler de ton parcours de vie rapidement?
Bonjour, je suis actuellement en reconversion professionnelle à domicile. Je devais vivre au travers de ce qui était important pour moi, c’est à dire les animaux. Je cherchais à atteindre un niveau de bien être personnel à travers les animaux. La vie est un équilibre, une balance. Je devais me sédentariser pour vivre avec ceux que j’aimais. Je dois partager mon temps de vie avec les humains aussi. On a besoin de la relation à l’autre.
Cela permet d’avoir des échanges fructueux. Je suis devenu végétarienne comme cela, au fil des rencontres. D’autres gens m’ont appris à tenir des outils etc…
Aujourd’hui je dois encore m’adapter. Mais c’était ça le fil conducteur : une reconversion à domicile, et les animaux. J’ai eu cet esprit là…de faire cela comme ça.
Est-ce que tu es originaire d’ici?
Du tout. Mon père est breton. Je cherchais un climat adapté à ma génétique.
Qu’est-ce qui t’as encouragé à créer ce lieu, la Grande Mardelle?
C’est les rencontres positives et l’énergie. J’ai un côté artiste, passionné, jusqu’au-boutiste. Il faut aussi avoir de la chance, et une bonne gestion. Lorsque je suis arrivé, je voulais simplement un endroit pour moi et mes bêtes.
La vie, c’est de l’adaptation continuelle. Ma vie est de faire en sorte que les résidents (les animaux) aient une bonne qualité de vie. Aujourd’hui, je dois pallier aux urgences : que tout le monde mange bien, un toit, de l’hygiène, protéger des prédateurs etc…
Pourrais tu nous décrire la Grande-Mardelle brièvement?
C’est le siège d’une association : Le Refuge de La Grande Mardelle. C’est un lieu d’accueil, un camping, un gîte, des chambres d’hôtes, avec aussi de l’accueil handicapé. Pourquoi les personnes handicapées? C’est surtout une sensibilité vis à vis de mon invalidité. J’accueille aussi des personnes en rupture sociale avec l’entraide. Cela s’adresse à tout le monde. C’est un refuge autant animalier que humain.
Au niveau humain, il y a beaucoup de gens en détresse. Et encore plus depuis la crise, le wifi et les smartphones ! Il y a une grosse instabilité. Le woofing par exemple a bien changé, avant c’était des baroudeurs, des vrais avec de l’entraide, des coups de main, du volontariat. Par exemple depuis la crise il n’y a plus aucun routard américain. Aujourd’hui avec le bénévolot, le woofing, HelpX…j’accueille soit des enfants de bourges qui voyagent, soit des tracassés en rupture sociale, qui ont de l’aigreur…ce sont des parasites. Ce n’est plus comme avant ! Il n’y a plus de dynamique positive. Les gens sont perdus, n’ont plus d’âme…ils sont perdus !
C’est sûrement les animaux qui vont sauver les humains. Je crois que le retour aux sources, à la réalité se fera à travers les animaux pour celui qui sait les regarder de la bonne façon. Le coeur de ma vie, c’est les bêtes. Je crois qu’il faut garder la foi…
Quels sont les projets futur pour la Grande Mardelle? Ou bien quelle vision as-tu pour la suite?
Ce que j’aimerais vraiment, c’est développer la réeducation, les randos d’âne, équithérapie, c’est à dire la médiation animale à travers le cheval. Pourquoi pas un manège pour réeduquer les chevaux, les ânes…Cela me tient à coeur depuis plus de 10 ans. C’est une promesse que je me suis fait. Cela va s’intégrer dans le cadre d’une professionnalisation des lieux. Ce serait le maximum-possible-autorisé pour Valérie.
Est-ce que tu as rencontré de l’aide? quelles ont été les grandes difficultés ?
L’aide, c’est surtout la chance. Il ne faut pas en vouloir trop. Il faut aussi savoir se préserver, et éviter le “tout commencer, et rien finir”. Je ne souhaite pas me faire prendre à mon propre piège. C’est pour cela que je cherche aujourd’hui à m’entourer.
Nous sommes tous inquiets quand on a pas la solution…il faut apprendre à gagner en confiance, et toujours se creuser la tête. En tout cas, je ne vendrais jamais. Je dois juste réussir à déléguer.
Quel est le bilan financier et humain?
Tout est dans le bon sens. Le bilan financier correspond au bon sens. Il faut prendre des risques modérés. L’équilibre dans la vie, il est précaire.
D’où te viens ce rapport aux animaux? Quelle ont étés tes sources d’inspiration?
Konrad Lorenz, le fondateur de l’éthologie. Ses lectures m’ont vraiment inspirés. C’est une véritable source d’inspiration. Mais j’ai toujours adoré les bêtes. Toute petite je voulais être fermière.
Mais ce gars m’a vraiment ouvert les yeux sur le rapport animal. Puis les rencontres de vie et un certain héritage personnel. Mais globalement, c’est tous les bouquins que je lis, mes différents boulots…tout se met dans un sac et se mélange.
Il y a aussi ce mépris de l’homme et son manque de sensibilité par rapport au vivant. Tout jeune j’avais 14 ans, j’étais déjà contre la vivisection et l’expérimentation animale. J’avais ma sensibilité.
Konrad Lorrenz
Aurais-tu un dernier message à passer aux lecteurs de PermaJuice?
Je n’ai pas la vérité, ni la science infuse mais…prenez conscience de ce que vous créez. Ne vous prenez pas pour le Bon Dieu, mais donnez du sens. Posez-vous cette question : est-ce que ce que vous faites est respectueux?